On arrive au village ... Louinio est le nom ancien, aujourd'hui c'ets Kalangia. Personne n'a été prévenu de notre venue, on attend un peu avant que Georges notre guide ne nous fasse entrer ... pas facile de repérer pour nous les lieux interdits, pas de frontières visibles, mais les territoires sont connus et respectés.
Ce village est aujourd'hui abandonné mais entretenu car il est une trace du mode de vie des ancêtres, c'est à dire du grand-père de Georges. Après la présentation du jardin et des cultures vivrières ( igname, taro, manioc, patate curry ) on arrive vers les habitations.
Des enfants nous accueuillent. Ils portent l'habit traditionnel sans honte et perpétuent ainsi leur culture. En fait comme il fait beau il y a peu de monde, les autres travaillent aux champs, c'est à tour de rôle que l'ensemble de la communauté vient participer. L'argent récolté va à la communauté, sur une île qui vit en auto-subsistance, c'est la seule entrée d'argent.
Les hommes ne traînent pas pour faire le feu avec un bois très dur frotté sur du banian.
On oublie vite q'ils sont en étui pénien et eux aussi, tout se passe naturellement. Un femme est là qui allaite son bébé alors quand elle me voit en faire autant les différences culturelles tombent un peu plus.
Le tabac local, savoureux paraît-il !
Les habitants qui sont venus nous accueuillir vendent ce qu'ils fabriquent, l'argent récolté leur est remis, une façon de leur donner envie de participer . Nous repartirons avec des dents de cochon montées sur un collier, je vais avoir la classe avec ça à Paname !!! les enfants choisissent un arc et une flûte.
En haut du banian, une vigie ! Héritage des guerres tribales !
C'est un banian femelle car les racines sont aériennes.
Démonstrations de danse traditionnelles sur le nakamal, ici on danse pour les cérémonies telles que les mariages ou la circoncision, les chants parlent des guerres . Le bruit des talons qui résonnent sur cette terre noire a quelque chose de magique, d'intemporel ... Ce n'est pas que du folklore, c'est bien une culture encore vivante mais pour combien de temps encore?
Un au-revoir ému, on était seuls avec ces inconnus qui nous ont livré une part d'eux-mêmes et c'est une expérience inoubliable. Iéléna a d'abord été gênée par la quasi-nudité mais à la fin Stef aurait presque dansé en étui pénien, il s'en est ramené un d'ailleurs.
Georges et Jules, c'est dingue comme ce bébé aura eu du succés et nous aura servi de sésame pour entrer en communication avec les gens.
Avant d'aller visiter le village de Kalangia, on a eu quelques interrogations. On avait visité une reconstitution folklorique de village maori en Nouvelle-Zélande qui nous avait laissé un petit goût de vaste supercherie, comme si les cultures indigènes étaient une attraction touristique, de l'entertainment ! On nous rassure et certifie que ce n'est pas le cas ... En choisissant l'indépendance, le Vanuatu a volontairement décroché du mode de vie à l'occidentale, la Kastom, mot intraduisble, ne désigne pas seulement la coutume, l'acte coutumier un peu vidé de son sens, mais le mode de vie mélanésien hérité des ancêtres. Sur Tanna vivent actuellement 27000 personnes, il y en a eu beaucoup plus avant mais les guerres tribales, le blackbirding et les épidémies ont décimé les populations du pays. On connaissait le conte fondateur de Tanna, le géant Sem Sem tué par le petit garçon à la flèche et partagé entre les douze nakamals de l'île. Alors forcément on voulait voir et savoir ... et on a pas été déçus !
Ceci est un nakamal, la place importante du village, c'est la présence d'un banian géant qui marque l'endroit, il y a douze nakamals historiques à Tanna, chacun d'eux garde un morceau de Sem Sem.
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